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LA TERRE PATERNELLE.

III

un notaire au rabais.


La douleur causée par le départ du jeune Charles se fit longtemps sentir dans la famille, mais le temps, ce grand maître qui, à la longue, calme les plus grandes afflictions, vint à bout de celle-ci comme de toutes les autres. Les occupations avaient repris leur routine habituelle, et rien en apparence ne faisait remarquer l’absence de Charles ; seulement, on savait que, chaque soir, après la prière en commun, la mère et sa fille prolongeaient la leur de quelques minutes. Il n’est pas besoin de dire pour qui étaient ces prières ferventes, souvent entrecoupées de longs soupirs. Le père paraissait le seul qui eût le plus généreusement fait son sacrifice. Il lui restait encore son fils aîné qui, depuis le départ de son jeune frère, avait redoublé de soins et d’attentions pour lui. Le père, de son côté, sentait sa tendresse s’accroître pour celui qu’il regardait maintenant comme son fils unique. Le