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LA TERRE PATERNELLE

diriger ses pas ; tout à coup, il se rappelle l’auberge où, plusieurs années auparavant, s’était décidée sa vocation ; il y entre, se fait connaître, et demande des renseignements sur son père. Celui-ci y était connu pour venir s’y chauffer pendant la rude saison ; on lui indique à peu près le quartier où il logeait. Charles reprend sa course, et se décide enfin à frapper à la porte la plus voisine : c’était chez le père Danis.

— Ouvrez, répondit une voix forte.

— Ah ! s’écria le père Danis en apercevant Charles, env’là-t-il un mangeu’d’lard ! — Regarde donc, Marianne, voilà comme j’étais dans mon jeune temps ; vois donc ces grands cheveux, cette ceinture, ces souliers sauvages, et cette blague à tabac. — Assieds-toi, mon garçon, et, dis-moi, quand es-tu arrivé ?

— Cette après-midi, Monsieur.

— Ah ! tu es un des voyageurs arrivés par les canots qu’on attendait ces jours-ci ?

— Oui, Monsieur.

— Et tu viens te promener à la ville ?