Page:Lacombe - La terre paternelle, 1871.djvu/79

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
78
LA TERRE PATERNELLE

Quelques-uns de nos lecteurs auraient peut-être désiré que nous eussions donné un dénoûment tragique à notre histoire ; ils auraient aimé à voir nos acteurs disparaître violemment de la scène, les uns après les autres, et notre récit se terminer dans le genre terrible, comme un grand nombre de romans du jour. Mais nous les prions de remarquer que nous écrivons dans un pays où les mœurs en général sont pures et simples, et que l’esquisse que nous avons essayé d’en faire eût été invraisemblable, et même souverainement ridicule, s’il se fût terminé par des meurtres, des empoisonnements et des suicides. Laissons aux vieux pays que la civilisation a gâtés leurs romans ensanglantés ; peignons l’enfant du sol tel qu’il est, religieux, honnête, paisible de mœurs et de caractère, jouissant de l’aisance et de la fortune sans orgueil et sans ostentation, supportant avec résignation et patience les plus grandes adversités, et, quand il voit arriver sa dernière heure, n’ayant d’autre désir que de pouvoir mourir tranquillement sur le lit où s’est endormi son père, et d’avoir sa place près de lui au cimetière,