Page:Lacombe - La terre paternelle, 1871.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
8
LA TERRE PATERNELLE.

II.

l’engagement.


On était au mois de février. La journée du jeudi venait de s’écouler à faire les préparatifs ordinaires pour le lendemain, jour de marché. La soirée était avancée, et l’on parlait déjà de se retirer, quand Chauvin, suivant son habitude, sortit pour examiner le temps ; il rentra bientôt en prédisant, à certains signes infaillibles qu’il tenait de ses ancêtres, du mauvais temps pour le lendemain. Marguerite, qui comptait déjà sur le plaisir du voyage à la ville, ne partagea pas, comme on le pense bien, l’opinion de son père. Néanmoins, il fut décidé qu’en cas de mauvais temps le jeune Charles accompagnerait sa mère. Puis chacun se retira, le père désirant n’être pas pris en défaut, et Marguerite conjurant l’orage de tous ses vœux. Cependant Chauvin avait pronostiqué juste. Pendant la première partie de la nuit, la neige tomba lentement et en larges flocons ; puis, le vent, s’étant élevé,