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pénitence, s’engagea à servir la chrétienté en Palestine pendant cinq années. Vingt ans après, il songea sérieusement à s’acquitter de ce devoir, et partit pour la Terre-Sainte. Mais Dieu l’arrêta en chemin. Il tomba malade à Pris, non loin de Rodez, d’où s’étant fait transporter à Milhaud, il y mourut le 27 septembre 1248, entouré des évêques de Toulouse, d’Agen, de Cahors et de Rodez, des consuls de Toulouse, et d’une foule de seigneurs, tous venus pour recevoir les adieux d’un prince qu’ils aimaient, et en qui s’éteignait, dans la ligne masculine, la branche aînée d’une illustre race. Quand le saint viatique fut apporté au comte, il se leva de son lit et se mit à genoux par terre devant le corps de son Seigneur, réalisant dans sa mort, comme dans sa vie, le vœu qu’Innocent III avait autrefois formé pour lui en bénissant sa jeunesse : « Mon fils, dans toutes vos actions, puissiez-vous bien commencer, et mieux finir encore ! »