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Page:Lacordaire - Œuvres du R.P. Henri-Dominique Lacordaire, tome 1 - Vie de Saint-Dominique.djvu/25

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et les quelques reflets de l’Évangile qu’il sut mêler à la teinte sombre de son pamphlet, lui valurent un succès de scandale. L’abbé Lacordaire crut devoir à son honneur et à sa foi de montrer à tous l’abîme qui le séparait du prêtre apostat et de ses doctrines. Il composa, pour cela, ses Considérations sur le système philosophique de M. de Lamennais, où il attaquait dans leur base les erreurs de son ancien maître, appuyées toutes sur la prétendue infaillibilité du genre humain, source unique, selon lui de certitude dans le monde. Après ces travaux de circonstance, à quelle œuvre Lacordaire allait-il dévouer sa vie? Pressé de rentrer dans les luttes et les agitations du journalisme, il s’y refusait, ayant disait-il, fait son temps de service et reçu assez de blessures. La vérité seule, en effet, avait toujours été la passion de cette grande âme. C’était la Vérité qu’il cherchait au milieu des discussions de sa jeunesse : c’était la gloire de la vérité qu’il entrevoyait par delà les différents drapeaux sous lesquels on l’avait induit momentanément à se ranger : en elle il faisait consister le secret de l’éloquence, qui, disait-il, se résumait à faire de la chaleur avec de la vérité. Quand cette Vérité fut pour lui Jésus-Christ et l’Église, la Vérité qui ne trompe pas, la Vérité qui sauve, il n’eut