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Page:Lacordaire - Œuvres du R.P. Henri-Dominique Lacordaire, tome 1 - Vie de Saint-Dominique.djvu/27

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– XXII –

d’auditeurs, où les hommes les plus illustres se trouvaient rassemblés. Mais, à côte de l’admiration exaltée, la critique s’éleva, bientôt. La doctrine. de l’orateur était-elle la vraie doctrine de l’Église? Sa manière était-elle chrétienne?, et ne changeait-elle pas la chaire en tribune profane? Ces doutes devinrent bien vite des murmures, et ces inquiétudes, grossies par l’esprit de parti, se traduisirent en accusations. On dénonça le jeune conférencier au Vatican, à l’archevêché, aux Tuileries, partout. Fatigué de ces attaques anonymes, l’abbé Lacordaire, au bout de trois mois, écrivit à Mgr de Quélen : « Ne connaissant ni mes fautes, ni mes ennemis, ni ce qu’on veut de moi, je me tais en enfant de l’Église. » Les conférences de Stanislas furent interrompues. Mais le jeune orateur y avait trouvé, dans son éclatant succès, le secret de sa prédestination en ce monde. Il n’avait plus qu’à attendre son heure. Quelques mois après il l’entendit sonner. Un jour l’archevêque de Paris, peu disposé cependant, par nature et par éducation, à goûter une éloquence si nouvelle, invita lui-même l’orateur de Stanislas à faire des conférences religieuses dans la, chaire, de Notre-Dame. L’épreuve était solennelle. L’impiété du XVIIIe