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Page:Lacordaire - Œuvres du R.P. Henri-Dominique Lacordaire, tome 1 - Vie de Saint-Dominique.djvu/34

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— XXIX —

Il allait demander à Rome un asile pour une étude plus recueillie, et un refuge dans la prière contre ses détracteurs, qui n’avaient pu encore prendre leur parti de ses immenses succès. Le reste, il l’ignorait; mais Dieu continuait à le conduire par la main, et lui préparait des grâces meilleures encore que celles du passé. L’abbé Lacordaire était à peine arrivé dans la ville éternelle, et venait d’être reçu parle Saint-Père avec une paternelle bienveillance, quand M. Lamennais, par son Livre sur les affaires de Rome, acheva d’abreuver de tristesse les cœurs catholiques. C’était une longue et injurieuse calomnie contre le Saint-Siège, dont lui-même avait invoqué le jugement décisif dans les questions de l’Avenir. Le nom et la personne de l’abbé Lacordaire étaient trop mêlés à ces pages pour qu’il pût rester spectateur indifférent en face de l’imposture. Il y répondit par son admirable Lettre sur le Saint-Siège, où il célébrait, dans un style plein d’éclat et d’émotion la mission providentielle de Rome et l’alliance glorieuse de ses destinées avec celles des âmes dans le monde entier. Ces belles pages rencontrèrent de sévères critiques dans le gallicanisme français. Mais le Souverain Pontife daigna les approuver; c’était assez pour venger leur auteur, et pour récompenser son cœur d’enfant de l’Église.