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Page:Lacordaire - Œuvres du R.P. Henri-Dominique Lacordaire, tome 1 - Vie de Saint-Dominique.djvu/7

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éducation sérieuse de nos ancêtres, presque inconnue en nos jours de décadence. Mais il fallait le préparer à l’avenir; Henri fut mis au collège de Dijon. Dès ce temps, l’indifférence religieuse et souvent le doute se respiraient avec l’air dans les lycées de l’empire, où presque rien ne soutenait la foi. Le nouvel élève puisa, comme tant d’autres, à cette coupe empoisonnée l’oubli des croyances sacrées de son enfance. « Sa première « communion, ainsi qu’il le raconte lui-même, « fut sa dernière joie religieuse et le dernier coup « de soleil de l’âme de sa mère sur la sienne. « Bientôt les ombres s’épaissirent autour de lui « une nuit froide l’entoura de toute part, et il ne « reçut plus de Dieu dans sa conscience aucun « signe de vie (1). » Élève médiocre, s’il faut l’en croire, aucun succès ne signala le cours de ses premières études ; mais en rhétorique il remporta de si éclatants triomphes que, plusieurs années après sa sortie, les murs du collège en conservaient encore l’écho. Du lycée, le brillant rhétoricien passa à l’école de droit de Dijon. Là, peu satisfait de l’étude sans âme des articles du Code, et privé des lumières d’en haut, seules capables de grandir

(1) Notice sur le rétablissement des Frères Précheurs.