Page:Lacretelle Silbermann.djvu/108

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lignes parallèles des vignes ; de l’autre, le clos des mûriers, le bois d’oliviers. Et à considérer cette graisse de la terre dont Dieu m’avait pourvu, j’étais exalté par un sentiment de reconnaissance. Je murmurais :

— Faire le bien… faire le bien…

Je me demandais :

— Qui puis-je sauver ? À qui me dévouer ?

J’allais interroger l’image de mon oncle, et j’étais dans une telle fièvre que je croyais voir dans la pénombre les lèvres du jeune missionnaire me dicter une tâche.


Pendant les vacances, Silbermann, qui avait peut-être senti le refroidissement de nos relations et s’en inquiétait, ne me laissa point l’oublier et correspondit fréquemment avec moi.

Il faisait en compagnie de son père un voyage en automobile à travers la France. Ses lettres, fort détaillées, me décrivaient les régions qu’il visitait. Il portait, sur le