Page:Lacretelle Silbermann.djvu/113

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bin ? Est-ce que je ne les admire pas plus qu’ils ne les admirent ? »

Quoi ! c’était lui qui lisait comme à livre ouvert dans la tradition de la France, qu’on traitait d’étranger ! Lui, qui pénétrait jusqu’aux qualités les plus profondes de notre terroir, qu’on voulait chasser de ce pays ! Ah ! ces sentiments insensés soulevèrent mon indignation. Je les comparai à ceux qui avaient préparé jadis la révocation de l’édit de Nantes et fait perdre finalement à la France — je l’avais maintes fois entendu — les plus dignes et les plus travailleurs de ses habitants.

Ce rapprochement fortifia grandement dans mon esprit la cause de Silbermann. Et avant de quitter Aiguesbelles, regardant droit aux yeux le portrait de mon oncle, je jurai de ne point faillir à ma mission.


J’avais espéré qu’une nouvelle année scolaire, avec tous les changements qu’elle