Page:Lacretelle Silbermann.djvu/146

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cet être, longtemps opprimé, un bouillonnement si violent que, sa face un peu asiatique et son attitude double se rapprochant dans ma mémoire de je ne sais quelle image romanesque, j’eus la pensée que j’allais voir reparaître cette main, brandissant sur ma mère une longue lame courbe.

Il resta hésitant un moment, grimaça vers moi un sourire qui découvrit des mâchoires serrées, et nous tourna le dos.

Mais déjà ma mère m’entraînait à grands pas.

Son air n’eût pas été plus grave si elle m’avait surpris en train d’incendier notre maison.

— Malheureux ! tu ne songes sans doute pas aux conséquences de tes actes — dit-elle d’une voix frémissante — Ne comprends-tu pas que tu risques de ruiner la carrière de ton père ?… Il suffirait que quelqu’un de malintentionné ébruitât tes relations avec ce garçon pour que ton père fût blâmé, changé de poste, destitué