Page:Lacretelle Silbermann.djvu/149

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elle était la secrétaire la chargeait de quelque enquête dans une famille d’indigents. Ainsi enveloppée, ses mouvements restaient cachés. Et je me demandais si les pensées véritables de ma mère ne s’étaient pas toujours dissimulées de la sorte sous des plis austères.

Son agitation ne s’apaisait pas. Elle attendait de moi une parole de soumission, une promesse. Mais je m’obstinai dans le silence. Nous arrivâmes à la maison. En me laissant, elle me dit :

— Puisque tu ne veux entendre raison, je saurai bien te soustraire à cette influence.

Le lendemain, qui était jour de congé, je ne vis pas Silbermann. Le jour suivant, il ne parut point à la classe du matin. Et bientôt on apprit que le proviseur avait envoyé une lettre à ses parents, leur donnant le conseil, vu le désordre dont il était la cause, de retirer leur fils du lycée.