Page:Lacretelle Silbermann.djvu/15

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mais en raison de son buste étriqué et de ses gestes gourmés, laissait apparaître, en guise de réponse, une expression niaise sur son visage privé de couleurs. Enfin j’aperçus Philippe qui accourait vers moi.

Comme il avait changé ! Je ne pus retenir une exclamation en le considérant de près. Son teint était hâlé ; on lui voyait un duvet doré sur les joues ; et quand il riait, des fossettes se creusaient profondément, laissant ensuite de petites lignes sur la peau.

— Hein ! dit-il fièrement, je me suis bien bruni au soleil. C’est à Arcachon où j’ai passé le mois de septembre avec mon oncle Marc, comme je te l’ai écrit. Toute la journée, pêche ou chasse en mer. Quelquefois nous partions à quatre heures du matin et nous rentrions à la nuit… Et une chasse pas commode, mon vieux ! des courlis… Il n’y a pas d’oiseaux plus prudents ni plus difficiles à tirer. C’est mon oncle qui me l’a dit. Il n’en a