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Page:Lacretelle Silbermann.djvu/18

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moins agréable parce que — il fit une moue — il y avait trop de Juifs… Sur la plage, au casino, partout, on ne rencontrait que ça. Mon oncle Marc n’a pas voulu y rester trois jours. Tiens, celui-là y était. Il s’appelle Silbermann.

En disant ces mots, il m’avait désigné un garçon qui se tenait à la porte de la classe, en tête des rangs, et que je ne me rappelais pas avoir aperçu l’année précédente dans aucune division de quatrième. Il était petit et d’extérieur chétif. Sa figure, que je vis bien car il se retournait et parlait à ses voisins, était très formée, mais assez laide, avec des pommettes saillantes et un menton aigu. Le teint était pâle, tirant sur le jaune ; les yeux et les sourcils étaient noirs, les lèvres charnues et d’une couleur fraîche. Ses gestes étaient très vifs et captivaient l’attention. Lorsque, avec une mimique que l’on ne pouvait s’empêcher de suivre, il s’adressait à ses voisins, ses pupilles sem-