Page:Lacretelle Silbermann.djvu/186

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venu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé.

Et ma mère, avec des mouvements ravissants, fit le geste de me vêtir d’une belle robe et de me passer au doigt un anneau, ainsi qu’il est écrit au retour de l’enfant prodigue.

Au lycée, après le départ de Silbermann, je m’étais replié dans l’isolement auquel m’avait condamné mon amitié pour lui. Avec une rancune tenace je restais parmi mes compagnons aussi fermé et aussi farouche qu’en face de mes parents. Et puis, est-ce qu’aucun d’eux était capable de remplacer Silbermann ? En voyais-je un seul, même entre ceux qui goûtaient le plus les choses de l’esprit, qui fût animé d’une passion intellectuelle semblable à celle du jeune Israélite ? Quand je pensais à la curiosité qui agitait perpétuellement celui-ci, quand, rappelant nos entretiens, je me remémorais cette qualité