Page:Lacretelle Silbermann.djvu/23

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nonçait le mot « oisif » d’une façon qui mettait vraiment hors la loi celui auquel il était appliqué. Elle était d’une activité que révélait son agenda, chargé et surchargé de mille signes et posé tout ouvert sur sa table comme une bible. Si l’on avait rassemblé toutes ces pages depuis vingt ans et si l’on avait su y lire, on aurait démêlé à quelle sorte de travail sa vie avait été employée. On aurait pu suivre à travers ces notes de vaines occupations mondaines, visites ou assemblées d’œuvres charitables, un ouvrage mystérieux de galeries percées et étendues, dont l’utilité concourait toute à servir mon père. Dans cette fourmilière savamment creusée autour de nous, il n’était point de voie qui ne fût entretenue avec régularité. Oui, elle avait mis à son effort l’application tenace d’une fourmi. Sur son livre de visites, les adresses biffées n’étaient pas seulement celles des personnes qui étaient mortes, mais encore celles des salons qui