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II


En classe d’anglais, je fus placé à côté de Silbermann et pus l’observer à loisir. Attentif à tout ce que disait le professeur, il ne le quitta pas du regard ; il resta immobile, le menton en pointe, la lèvre pendante, la physionomie tendue curieusement ; seule, la pomme d’Adam, saillant du cou maigre, bougeait par moments. Comme ce profil un peu animal était éclairé bizarrement par un rayon de soleil, il me fit penser aux lézards qui, sur la terrasse d’Aiguesbelles, à l’heure chaude, sortent d’une fente et, la tête allongée, avec un petit gonflement intermittent de