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Page:Lacretelle Silbermann.djvu/58

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assis l’un auprès de l’autre. Sa voix avait des inflexions si persuasives que par moments je me sentais dominé par lui aussi bien que s’il eût posé sa main sur ma tête.

Je fus présenté à sa mère. Elle allait sortir et était couverte d’un long manteau de fourrure. Je n’aperçus de son visage que des yeux noirs et allongés, des lèvres très rouges qui ne cessèrent de sourire. Elle reprocha à son fils de me tenir dans cette chambre au lieu d’un des salons. Elle me pria de venir déjeuner, fixa le jour et disparut, m’ayant flatté par son air élégant et sa complaisance.

Avant de partir, j’allai choisir quelques livres dans la bibliothèque de Silbermann. En déplaçant une rangée, je vis, cachée derrière, une collection de journaux. Mon regard tomba sur le titre : La Sion future.

Ce fut à ce moment que se déclara au lycée l’hostilité contre Silbermann.

Il avait été deux fois premier lors des