Page:Lacretelle Silbermann.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

bermann, de se moquer de lui et de le houspiller. Sitôt qu’il apparaissait :

— Ah ! voilà Silbermann, disait-on. Allons l’embêter.

On le bousculait, on prenait sa casquette, on faisait tomber ses livres. Silbermann ne se défendait pas mais il ripostait d’un trait qui, le plus souvent, frappait juste et exaspérait l’assaillant.

Au début, ces petits succès de parole lui procuraient tant de plaisir qu’il en oubliait les brimades ; et même il allait au-devant. Mais comme la répétition de ces scènes et aussi son physique bizarre lui valurent d’être en butte, dans la cour, à la curiosité générale, je crus m’apercevoir qu’il commençait à en souffrir. Enfin, peu après, les Saint-Xavier venant s’y mêler, le jeu prit le caractère d’une persécution.

Les Saint-Xavier ne prenaient point part, si l’on peut dire, à la vie de notre lycée. Grands seigneurs obligés de passer