Page:Lacretelle Silbermann.djvu/78

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comment ils seraient employés. Je ne faisais jamais d’objections. Je sacrifiais mes désirs aux siens sans regret. Mon rôle n’était-il pas de me consacrer entièrement à son bonheur et de racheter par cet acte les actes des méchants ? Lorsque le consentement me coûtait, je répétais en moi-même : « C’est ma mission. » Et cette pensée m’aurait fait accepter n’importe quel déplaisir.

Cependant, tout en le suivant, je m’efforçais de le guider sans qu’il y parût. Car j’estimais que ma mission était aussi de le débarrasser de certains caractères préjudiciables, de le réformer peu à peu. Je ne savais trop jusqu’où s’étendait ce plan, je ne faisais aucun calcul ; toutefois il m’arrivait souvent de passer exprès avec lui devant le petit temple protestant de Passy. Je ne disais pas un mot, je ne désignais même pas l’édifice ; mais j’avais l’arrière-pensée qu’un jour peut-être je l’y ferais pénétrer avec moi...