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une bonne action de rabelais

la nuit trop obscure, pour qu’ils pussent apprécier leurs intentions réciproques d’après leur physionomie et leur contenance. Après quelques instants de réflexion, Rabelais, remarquant que l’inconnu n’avait plus fait un pas, ni en avant ni en arrière, marcha droit à lui et le vit s’éloigner tout doucement et disparaître sans bruit.


Il craignit alors de tomber dans une embuscade et s’arrêta de nouveau. On n’entendait pas le plus léger bruit.

— Y a-t-il quelqu’un ici ? demanda Rabelais à haute voix. La personne que je suis venu chercher est-elle là ?

Personne ne répondit, et aucun bruit vivant ne se fit entendre. Mais tout à coup voici qu’une petite ombre se détache de la masse des feuillages et s’approche de Rabe-