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Page:Lacroix - Journal d'un habitant de Nancy, 1873.pdf/126

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mercredi 24 août. — 1870.

moins en rupture avec les vérités qu’elle enseigne, et dominées par ceux qui conspirent éternellement pour l’anéantir. Il n’y a maintenant sous ce nom de nations catholiques que des peuples sortis de leurs voies, qui s’égarent à la suite des ambitieux, des sophistes et des faux prophètes, et qui ne se relèveront de leur décadence qu’en redevenant fidèles à l’Église qui seule est capable de les en préserver.

Quant au protestantisme, sa prospérité actuelle s’explique par les conditions inverses où il se trouve. Comme c’est lui qui a donné le signal de la révolte contre l’Église, et qu’il a le premier porté atteinte au principe d’autorité, la Révolution qui le reconnaît pour son précurseur, ne le redoute pas et lui fait trève, sachant bien qu’elle en aura facilement raison, si elle parvenait à en finir avec l’Église. Et c’est une première cause qui met les États protestants à l’abri des agitations qui nous travaillent. De plus, mieux avisés que les souverains catholiques, les princes protestants vivent en bonne intelligence avec la religion tronquée qu’ils conservent, et il en résulte, pour eux et pour leurs peuples, le bénéfice politique et social qui s’attache toujours au respect d’une foi positive. S’ils avaient un chef religieux, ce ne seraient pas eux qui se coaliseraient pour le renverser, comme le font avec une rare ineptie et une insigne malice des chefs de na-