ses larmes. Il ne les cache jamais si bien qu’à l’âge où elles sont adorables. Aussi ne pleura-t-il pas.
L’ouvrière avait veillé ce jour-là plus tard que d’habitude, tant le chagrin d’Étienne la préoccupait, tant elle voulait en savoir la cause, pour pouvoir y porter remède.
Mme Daubrée, dont l’économie trouvait aussi son compte à ce surcroît de travail, dit à la jeune fille quand elle la vit se lever :
— Attendez un peu, Mariette, je vais appeler la bonne, qui vous accompagnera au moins jusqu’aux fossés. Notre rue est trop déserte pour que vous vous en alliez seule à cette heure.
— Merci, madame, répondit l’ouvrière, fort touchée de cette attention de la vieille dame, je m’en irai bien toute seule. Je craindrais de vous déranger en acceptant.
― Je vais vous accompagner, moi, cela ne dérangera personne, dit Étienne en prenant son chapeau.
— Je vous remercie bien, monsieur Étienne, dit la jeune fille, aussi émue qu’heureuse du prétexte qui s’offrait à elle et l’autorisait, pour ainsi dire, à essayer encore la puissance de son amitié sur la tristesse d’Étienne.
À peine les deux jeunes gens se trouvèrent-ils seuls dans la rue sombre et fort déserte à cette heure, que le jeune homme ne put retenir un gros soupir qui l’étouffait depuis longtemps.
— Là ! dit Mariette, vous me soutiendrez encore que vous n’avez pas de peine ? Dites-moi plutôt que vous ne me trouvez pas digne de vous écouter, que je vous ai