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LA PERLE DE CANDELAIR

prit Mariette d’une voix sérieuse et basse qui enhardit Étienne.

— J’allais vous demander de venir faire avec moi le tour de la ville.

— Allons, interrompit Mariette sans le laisser achever.

— Mais que dira-t-on ? continua Étienne qui trouvait toujours un grand charme à faire causer Mariette.

Il savourait avec une joie quelque peu égoïste, toutes les sensations et les émotions que la jeune fille dissimulait fort mal.

— À propos de quoi ? demanda-t-elle.

— À propos de notre promenade, en tête-à-tête, à l’heure qu’il est, si quelqu’un nous rencontre.

Mariette leva légèrement les épaules.

— Qu’est-ce que cela me fait ? dit-elle.

— Mais si vous avez un amoureux, il sera jaloux, poursuivit Étienne.

La jeune fille, un peu tremblante, dit d’une voix assez assurée qui avait quelque chose de ferme, comme après une résolution prise depuis longtemps et à laquelle on a mûrement réfléchi :

— Je n’ai pas d’amoureux, monsieur Étienne, et je n’en veux pas.

— Là, voyez-vous la dédaigneuse ! reprit Étienne en serrant contre lui la main de la jeune fille, qu’il avait lui-même appuyée sur son bras.

Mariette continua comme si elle n’avait pas entendu :

— Quant à ce qu’on pourrait dire, pour ou contre ma réputation et ma personne, je m’en inquiète comme de