Page:Lacuzon - Éternité, 1902.djvu/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Des palais ont surgi parmi les brumes d’or ;
Des mages et des rois ont paru sur les marches.
Mais la nuit, tout à coup, la nuit, rompant ses arches.
Du fond des gouffres noirs qu’elle emplissait encor,

A grands flots chevauchant sous les vents qu’elle appelle.
S’est ruée au travers des cieux étincelants.
Et sinistre, roulant des peuples dans ses flancs.
Couvre les horizons qui marchent avec elle...

...Et vois, trace qui fume, et rouge sur les temps.
Stridences de buccins, galops, lueurs d’épées.
Dans un frisson de gloire et d’étendards flottants.
Triomphales passer, passer les épopées.

La poudre des chemins flamboie au crépuscule.
Et de fiers souverains, libérateurs d’esclaves.
Sur des chars que le sang sous les lauriers macule.
Passent dans la clameur des foules, le front grave…