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beaucoup de goût et de facilité. Il professa ensuite la philosophie au collège de Juilly, au diocèse de Meaux ; mais s’étant attiré beaucoup d’ennemis par les opinions hardies et singulières répandues dans les livres qu’il donnait au public, il sortit de l’Oratoire en 1678, et se retira à Bolleville, village du pays de Caux, dont il était curé depuis 1676. Il quitta cette cure en 1682, et après un séjour assez court à Dieppe, il revint à Paris pour y faire imprimer quelques ouvrages. Il eut des démêlés littéraires assez vifs avec MM. de Veil, Spanheim, Le Clerc, Jurieu, Michel Le Vassor, et plusieurs autres savans de son temps. Il mourut à Dieppe le 11 avril 1712, à 74 ans. On a de lui un très-grand nombre d’ouvrages, dont les principaux sont 1° une édition des Opuscules de Gabriel de Philadelphie, avec une traduction latine des notes, 1686, in-4o ; 2° les Cérémonies et coutumes des Juifs, traduites de l’italien de Léon de Modène, avec un supplément touchant les sectes des caraïtes et des samaritains, 1681, in-12 ; 3° l’Histoire critique du Vieux Testament, dont la meilleure édition est celle de Rotterdam, chez Régnier Leers, en 1685, in-4o ; Histoire critique du texte du Nouveau Testament, Rotterdam, 1689, in-4o, qui fut suivie en 1690, d’une Histoire critique des versions du Nouveau Testament, in-4o, et en 1692, de l’Histoire critique des principaux commentateurs du Nouveau Testament, etc., avec une Dissertation critique sur les principaux actes manuscrits cités dans ces trois parties, in-4o ; Réponse au livre intitulé Sentimens de quelques théologiens de Hollande, 1686, in-4o ; Inspiration des livres sacrés, 1687, in—4° ; Nouvelles observations sur le texte et les versions du Nouveau Testament, Paris, 1695, in-4o ; 4° Lettres critiques dont la meilleure édition est celle d’Amsterdam, 1730, 4 vol. in-12 ; 5° une traduction française du Nouveau Testament, avec des remarques littéraires et critiques, 1702, 2 vol. in-8o. M. de Noailles, archevêque de Paris, et M. Bossuet condamnèrent cet ouvrage ; 6° Bibliothèque critique, sous le nom de saint Jorre, avec des notes, 1708 et 1710, 4 vol. in-12. Ce livre fut supprimé par arrêt du conseil ; 7° Bibliothèque choisie, 1714, 2 vol. in-12 ; 8° Critique de la Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques de M. Dupin, et des Prolégomènes sur la Bible du même, 1730, 4 vol. in-8o, avec des éclaircissemens et des remarques du père Souciet, jésuite, qui est l’éditeur de cet ouvrage ; 9° Histoire critique de la créance et des coutumes des nations du Levant, sous le nom de Moni, 1693, in-12 ; 10° Histoire des revenus ecclésiastiques, 1709, 2 vol. in—12 ; 11° Créance de l’église orientale sur la transsubstantation, 1687, in-12 ; 12° la Vie du père Morin, dans les Antiquitates ecclesiæ orientalis de cet auteur. C’est une satire de Morin et de toute la congrégation de l’Oratoire, etc. On remarque dans tous les ouvrages de Richard Simon beaucoup de critique et d’érudition, mais assez souvent peu d’exactitude dans les citations ; et presque toujours des opinions singulières et extraordinaires. Le séjour qu’il avait fait à l’Oratoire lui avait tellement déplu, que quand on lui parlait de communautés ou d’ordres religieux, il répétait sans cesse ce vers pentamètre :

Alterius ne sit, qui suus esse potest.

SIMON (Jean-François), né à Paris en 1654, d’un habile chirurgien, prit l’habit ecclésiastique, se fit recevoir docteur en droit canon, devint secrétaire de M. Peletier le père, contrôleur des fortifications, et associé de l’académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Il fut choisi en 1712 pour garde des médailles du cabinet du roi ; et mourut le 10 décembre 1719, dans sa 65e année. Il excellait surtout dans les devises et les inscriptions. On a de lui plusieurs savantes Dissertations dans les Mémoires de l’académie des Inscriptions.

SIMON (Denis), conseiller du présidial, et maire de la ville de Beauvais, est auteur d’une Bibliothèque des auteurs de droit, 1692 et 1695, 2 vol. in-12 ; d’un Supplément à l’Histoire de Beauvais, 1706, in-12, et de quelques autres ouvrages. Il mourut en 1731.

SIMON, moine d’Orient dans le 13e siècle, passa en Europe, où il se fit dominicain, et composa un Traité