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trouvent traduites ou analysées dans le théâtre des Grecs du père Brumoi, et dans la suite qu’en a donnée M. Dupuy, in-4o ou deux vol in-12. Voy. Euripide.

SOPHONIE, le neuvième des petits prophètes, était fils de Chusi, arrière-petit-fils d’Ézéchias, que quelques-uns confondent avec le roi de ce nom, ce qui leur a fait croire que ce prophète était du sang royal ; mais ce fait n’est point certain. Sophonie commença à prophétiser sous le règne de Josias, vers 624 avant J.-C. Ses prophéties sont en hébreu, et contiennent trois chapitres. Il y exhorte les Juifs à la pénitence, prédit leur ruine et celle de l’idolâtrie, et parle ensuite de la résurrection de J.-C. et du bonheur de l’Église. Son style est assez semblable à celui de Jérémie.

SOPHONISBE DE CRÉMONE, dame célèbre par ses talens pour la peinture, fut attirée à la cour d’Espagne par le roi Philippe II, et eut rang parmi les dames de la reine. Elle excellait surtout dans le portrait. Lucie et Europe ses sœurs avaient le même genre de talent. Elles étaient filles d’un gentilhomme crémonais, nommé Amilcar Anquisciola, et elles avaient appris la peinture sous Jules Campo.

SOPHONISBE. Voy. Syphax et Massinissa.

SOPHRONE, célèbre évêque de Jérusalem en 623, était natif de Damas en Syrie. Il fut l’un des plus illustres défenseurs de la foi catholique contre les monothélites, et mourut le 11 mars 636. Il composa la vie de sainte Marie Égyptienne. On lui attribue quelques autres ouvrages qui se trouvent dans la Bibliothèque des Pères.

SOPRANI (Raphaël), écrivain du 17e siècle, dont on a un ouvrage estimé, qui contient les éloges des peintres, sculpteurs et architectes de la ville de Gènes, Gènes, 1674, in-4o.

SORABES, peuple sclavon, qui habitait la Misnie, en 631, sous Louis-le-Débonnaire : ils furent réduits à l’obéissance par les Français.

SORANUS. Voy. Valbrius Soranus.

SORBIÈRE (Samuel), né à Saint-Ambroix, diocèse d’Usez, le 7 septembre 1615, de parens protestans, étudia la théologie et la médecine. Il passa ensuite en Hollande en 1642, et s’y maria en 1646. De retour en France, il fut fait principal du collège de la ville d’Orange en 1650, et se fit catholique à Vaison en 1653. L’année suivante, étant venu à Paris, il y publia un discours touchant sa conversion. Les papes Alexandre VII et Clément IX, Louis XIV, le cardinal Mazarin et le clergé de France, lui donnèrent des marques publiques de leur estime, et lui accordèrent des pensions avec des bénéfices. On dit qu’il finit sa vie un peu trop en philosophe, et qu’il prit du laudanum pour s’étourdir et pour ne pas souffrir l’agonie. Il mourut le 9 avril 1670. On a de lui une traduction française de l’Utopie de Thomas Morus, Amsterdam, 1643, in-12 ; une autre de la Politique de Hobbes, Amsterdam, 1649, in-12 ; des Lettres et des Discours sur diverses matières curieuses, Paris, 1660, in-4o ; une Relation d’un de ses voyages en Angleterre, Paris, 1664, in-12, qui fut supprimée par arrêt du conseil, à cause de ce qui y était dit de milord Clarendon, et divers autres écrits en latin et en français. Le livre intitulé Sorberiana, Toulouse, 1691, in-12, est un recueil de bons mots tiré de ses conversations. Sorbière cherchait à paraître plus savant qu’il n’était. Il envoyait à Gassendi les lettres qu’il recevait de Hobbes, comme si elles étaient de lui, et ce que Gassendi répondait lui servait pour répondre aux lettres de Hobbes, qui croyait Sorbière grand philosophe. Mais à la fin le jeu fut découvert.

SORBONNE ou SORBON (Robert de), naquit à Sorbonne, autrement Sorbon, petit village du Réthelois, dans le diocèse de Reims, le 9 octobre 1201, et c’est de ce village qu’il porta le nom de Sorbon ou de Sorbonne. Il était d’une famille pauvre et obscure, et non point de la maison royale, comme l’a cru Dupleix. Il fit ses études à Paris avec distinction ; et après avoir été reçu docteur, il se livra tout entier à la prédication et aux conférences de piété. Il s’y acquit en peu de temps une si grande réputation, que le roi saint Louis voulut l’entendre. Ce prince conçut aussitôt pour Robert de Sorbonne la plus haute estime. Il voulait l’avoir souvent à sa