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de l’Allemagne. Il fut chargé de diverses députations importantes, dont il s’acquitta avec honneur. Cependant les ministres luthériens s’aigrirent contre lui, et lui firent ôter sa charge. Il mourut le 3 mars 1599, à 83 ans, sans laisser d’enfans de trois mariages. On a de lui un grand nombre d’ouvrages. Les principaux sont Partitiones dialeclicæ ; Linguæ latinæ resolvendæ ratio, in-8o ; d’excellentes Notes sur la rhétorique d’Aristote et sur Hermogène, etc. Il ne faut pas le confondre avec Jacques Sturmius, l’un des principaux magistrats de Strasbourg, mort le 30 octobre 1555, ni avec Jean Sturmius, natif de Malines, médecin et professeur de mathématiques à Louvain. On a aussi de ce dernier divers ouvrages, tels que De institutione principum ; De nobilitate litterata, etc., réunis en 1 vol. sous le titre de Institutio litterata, Torunii, 1586, in-4o. Il y a deux autres volumes à ce recueil qui ne sont pas de Sturmius, De rosâ Hierichuntinâ, Lovanii, 1607, in-8o.

SUANEFELD (Herman), peintre et graveur flamand, né vers 1620, fut surnommé Herman d’Italie, à cause de son long séjour en ce pays, et Herman l’Hermite, à cause de son amour pour la solitude et pour le travail. Il reçut les leçons de Gérard Dou et de Claude le Lorrain, et lia avec eux une étroite amitié. Il était surtout excellent paysagiste, moins parfait que le Lorrain pour la touche des arbres, mais plus vrai pour celle des animaux.

SUARÈS (François), très-célèbre théologien scolastique, naquit à Grenade le 5 janvier 1548, et se fit jésuite en 1564. Il enseigna la théologie avec réputation à Alcala, à Salamanque, à Rome et à Coimbre, et mourut à Lisbonne en 1617. Il ressentit si peu les douleurs de la mort, qu’il dit, ce qu’on assure, ces paroles un peu avant que d’expirer : Non putabam tam dulce, tam suave esse mori, c’est-à-dire : « Je ne pensais pas qu’il fut si doux et si suave de mourir. » On a de lui un grand nombre d’ouvrages imprimés en 23 vol. in-fol. à Mayence et à Lyon en différentes années, et à Venise, 1748. En voici les titres : Metaphysica ; De Trinitate ; De angelis ; De opere sex dierum ; De anima, ad primam secundæ et in tertiam partem sancti Thomæ ; De gratiâ ; De statu religionis ; De concursu ; De fide, spe et charitate ; De religione ; De gratiâ efficaci et libero arbitrio, et ceux nommés ci-dessous. Ils roulent presque tous sur la théologie et sur la morale. Son Traité des lois est si estimé, qu’il a été réimprimé en Angleterre. Il n’en est pas de même de son livre intitulé Défense de la foi catholique contre les erreurs de la secte d’Angleterre. Il fut condamné à être brûlé par la main du bourreau par arrêt du parlement de Paris, comme contenant des maximes séditieuses, tendant à la subversion des états et à porter les sujets des souverains à attenter à leur personne sacrée. L’arrêt du parlement du 6 mars 1762 le supprime de nouveau, ainsi que le tome 4, in tertiam partem sancti Thomæ ; De fide, spe et charitate ; et De statu religionis. L’une des qualités les plus estimables des ouvrages de Suarès, c’est qu’il y rapporte et qu’il y expose presque toujours très-fidèlement et très-clairement les diverses opinions des théologiens sur les matières dont il traite. Les jésuites le regardent avec raison comme le plus grand et le plus excellent théologien scolastique qu’ils aient eu, et ils en font les plus magnifiques éloges. C’est lui qui est le principal auteur du système du Congruisme, qui n’est dans le fond que celui de Molina, mieux assorti à la mode et au langage des théologiens, et habillé d’une manière moins choquante. Le père Noel, jésuite, a fait un Abrégé de Suarès, imprimé à Genève en 1732, en 2 vol. in-fol.

SUARÈS (Joseph-Marie), savant évêque de Vaison, était d’un commerce aisé, et avait beaucoup d’érudition. Il se retira à Rome chez le cardinal Barberin son ami, où il mourut en 1677. Ses principaux ouvrages sont 1o une traduction latine des Opuscules de saint Nil, qu’il publia à Rome en grec et en latin, avec des notes, en 1673, in-fol. ; 2o une Description latine d’Avignon et du comtat Venaissin, in-4o, etc.

SUBLET (François), seigneur des Noyers, baron de Dangu, intendant des finances et secrétaire d’état, était