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dans la petite-vérole, par l’usage du quinquina après l’accès dans les fiévres aiguës, et par son Laudanum. Il mourut en 1689. On a de lui un grand nombre d’ouvrages en latin, qui sont estimés. Praxis medica, Lipsiæ, 1695, 2 vol. in-8o ; Opera medica, Genevæ, 1716, 2 vol, in-4o. Sa médecine pratique a été traduite en français par M. Jault, Paris, 1774, in-8o.

SYDER (Daniel), peintre, né à Vienne en Autriche en 1647, fit ses principales études à Venise et à Rome. Le duc de Savoie l’engagea de venir travailler à Turin, en lui envoyant des lettres de noblesse et le collier de son ordre. Il retourna cependant à Rome peindre les deux tableaux si justement admirés qu’on voit dans l’église de Saint-Philippe de Néri ; l’un représente la manne dans le désert, et l’autre la Cène. On croit qu’il est mort à Rome, où il résidait, en 1699.

SYGALLE (Lanfranc), gentilhomme génois au 13e siècle, écrivit beaucoup en langue provençale, et l’on cite de lui diverses poésies à l’honneur de Bertrande Cibo sa maîtresse ; un poëme adressé à plusieurs princes pour les exhorter au recouvrement de la Terre-Sainte ; plusieurs ouvrages à l’honneur de la Vierge ; un Éloge de Thomas, comte de Savoie ; une Satire contre Boniface, marquis de Montferrat, qui vendit à prix d’argent ses états aux Milanais, etc. Sygalle crut s’enrichir, au rapport de Saint-Césary, en défendant les lois et les constitutions impériales ; mais il fut mal récompensé de son zèle, et fut massacré par des brigands en s’en retournant à Gènes.

SYLBURG (Frédéric), savant humaniste, né près de Marpurg, dans le landgraviat de Hesse, enseigna la jeunesse avec succès, et s’attacha à revoir et à corriger les anciens auteurs grecs et latins, que Wechel et Commelin imprimaient. Toutes les éditions auxquelles il a travaillé sont correctes et très-estimées. Il eut grande part au Trésor de la langue grecque de Henri Étienne, et mourut à Heidelberg en 1569, à la fleur de son âge. Sa grammaire grecque est excellente. On a aussi de lui des poésies grecques, et quelques autres ouvrages dans lesquels on remarque beaucoup d’érudition et de jugement.

SYLLA (Lucius Cornelius), fameux consul et dictateur romain, était d’une maison illustre, et le sixième descendant de Cornélius Rufus, l’un des principaux chefs de l’armée romaine contre Pyrrhus. Il naquit pauvre, mais il s’éleva par la faveur de Nicopolis, riche courtisane, qui le fit héritier de ses biens. Sa belle-mère lui laissa aussi de grandes richesses. Il servit sous Marius en Afrique, avec lequel il se brouilla, et devint ensuite consul. La province d’Asie lui étant échue, Marius, son ennemi, engagea le tribun Sulpitius de faire ôter à Sylla le commandement de cette province ; ce qui ayant été déclaré dans une assemblée du peuple, on y ordonna en même temps que ce serait Marius qui irait en Asie pour faire la guerre à Mithridate. Sylla, irrité, alla à Rome, s’en rendit maître, fit mourir Sulpitius, et contraignit Marius de prendre la fuite. Il marcha ensaite contre Mithridate, prit Athènes, et après plusieurs victoires, obligea ce prince à demander la paix, qu’il lui accorda. Sylla retourna ensuite à Rome contre ses ennemis, qui s’y étaient fortifiés, et ils s’avancèrent pour s’opposer à son retour ; mais ce fut inutilement. Sylla défit Norbanus, près de Canuse, 83 avant Jésus-Christ ; vainquit le jeune Marius au siège de Preneste, aujourd’hui Palestrine, et entra dans Rome en combattant à la porte Colline ; puis s’étant fait donner le nom d’Heureux, et déclarer dictateur, il proscrivit un grand nombre de sénateurs, et exerça des cruautés incroyables. Il fit massacrer dans le cirque six à sept mille prisonniers à qui il avait promis la vie. Les proscrits furent au nombre de 5000. Il ne fallait que lui avoir déplu, ou posséder quelque chose qui lui fît envie, pour être sur la liste. Enfin, après avoir abdiqué la dictature, et donné à Pompée le titre de Grand, il se retira près de Cumes, et mourut d’une maladie pédiculaire, 78 ans avant Jésus-Christ, à 60 ans. C’était un homme doué des plus belles qualités ; il aimait les sciences et les gens de lettres, était courageux, grand politique, et prenait plaisir à lire les meilleurs auteurs de l’antiquité ; mais il flétrit, par ses cruautés et par sa barbarie, la gloire que ses belles qua-