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à propos pour le bien de la patrie, il fut torturé de trouver l’occasion de marquer à Tachus son ressentiment, et se déclara en faveur de Nectanèbe, avec les troupes qu’il commandait. Tachus ainsi abandonné s’enfuit où il put, et l’on ne sait ce qu’il devint. Athénée donne au ressentiment d’Agésilas une cause bien différente de celle qu’on vient de rapporter. Il prétend que Tachus, le voyant de petite taille, lui appliqua la fable de la montagne qui enfante une souris, et qu’Agésilas en colère lui répondit : « Vous éprouverez un jour que je suis un lion. »

TACITE (Corneille), célèbre historien latin et l’un des plus grands hommes de son temps, s’éleva par son mérite du premières charges de l’empire. Vespasien et Tite lui donnèrent des emplois considérables, et il devint préteur sous Domitien, puis consul deux ans après à la place de Virginius Bufus, l’an 97 de J.-C. Il nous reste de lui une Histoire en 5 livres ; des Annales qui comprennent l’histoire romaine depuis la mort d’Auguste jusqu’à Galba ; un Traité des divers peuples qui de son temps habitaient l’Allemagne, dans lequel il parle de leurs mœurs ; et la Vie d’Agricola son beau-père, et conquérant de l’Angleterre. C’est un des plus beaux et des plus précieux morceaux de l’antiquité. Ou lui attribue encore le livre des Causes de la corruption de l’éloquence latine, que d’autres donnent à Quintillien. Les autres ouvrages de Tacite se sont perdus. Le style de Tacite était grave, serré, vif, nerveux et énergique, ce qui le rend quelquefois un peu obscur, et toujours difficile à traduire. Le morceau du règne de Tibère passe pour son chef-d’œuvre par rapport à la politique. Pline-le-Jeune son ami, et les savans après lui, font de Tacite et de ses ouvrages de grands éloges. L’édition latine de Tacite qu’on regarde comme la plus exacte pour le texte est celle de Rickius, Leyde, 1687, 2 vol. in-8o. La première édition est de Venise, 1468, in-fol. ; on estime celle d’Elzévir, 1634, in-12 ; celles cum notis variorum, 1672, 2 vol. in-8o ; d’Utrecht, 1721, 2 vol. in-4o ; celle ad usum Delphini, 1682 et 1687, 2 vol. in-4o. Il y en a une de Paris, 1760, 3 vol. in-12, fort correcte et bien exécutée, et une donnée par le père Brottier, 1771, 4 vol. in-4o et 1776, 7 vol. in-12. Il y en a une traduction française de M. d’Ablancourt, et une de M. Guérin, chacune en 3 vol. in-12. Celle qu’a faite Amelot n’est estimable que par les Notes, qui néanmoins sont trop étendues : elle a 10 vol. in-12. M. l’abbé de la Bletterie a traduit les Mœurs des Germains et la Vie d’Agricola, 2 vol. in-12 ; les six premiers livres des Annales, 3 vol. in-12. Le père Dotteville a traduit le reste en 4 vol. in-12.

TACITE (M. Claudius), empereur romain, fut élu par le sénat en la place d’Aurélien, le 25 septembre de l’an 275, après un interrègne d’environ 7 mois. Il était parent de Tacite l’historien, et fit mettre dans toutes les bibliothèques sa statue et ses ouvrages, de peur qu’ils ne se perdissent. Il rendit au sénat une partie de son autorité, fit des lois très-sages, sacrifia son patrimoine au bien de l’État au lieu de profiter des revenus de l’empire, et faisait concevoir de grandes espérances de sa vertu et de son expérience, lorsqu’il mourut à Tarse en Cilicie le 11 avril 276, à 65 ans. Florien son frère utérin se rendit alors maître de l’empire, et n’en jouit que deux mois.

TACONNET (Toussaint-Gaspard), fils d’un menuisier, naquit à Paris en 1730. Son inclination libertine ne lui permit ni d’achever ses études ni de se fixer dans le métier de son père. Vivant au cabaret, ne fréquentant que de mauvaises compagnies, ses productions se ressentent de sa manière de vivre. On y trouve cependant un fonds de gaité qui a plu sur le théâtre de l’Opéra-Comique dans Le Compliment sans Compliment, dans Le Bouquet de Louison ; et depuis sa destruction, sur le théâtre forain de Nicolet, où il a donné plus de 80 pièces parmi lesquelles on distingue Les Aveux indiscrets ; Le Déménagement du peintre ; Le Baiser donné et rendu, etc. S’il eût reçu une meilleure éducation et fréquenté de bonnes compagnies, il aurait été capable de faire des pièces plus parfaites ; mais il ne sortait pas de sa sphère. Des savetiers, des ivrognes, des commères, des barbouilleurs, des égrillards, sont les