Page:Lafargue - La légende de Victor Hugo, 1902.djvu/34

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etc... » et cela continue ainsi pendant des dizaines de pages. Le roi encensé, il allonge son coup de pied à « cette révolution, qui se plongeait dans tous les crimes et rampait sous tous les maîtres », il insulte Buonaparte, se pâme à la lecture de la proclamation à l’armée du Comte d’Artois, lieutenant-général du royaume, envoyé à Lyon pour arrêter la marche de Napoléon, et il la commente ainsi : « Plus le langage était noble et délicat, moins il était propre à faire impression sur des esprits qui ne semblaient accessibles, qu’à celui de la séduction. Les traîtres n’y opposèrent qu’un rire moqueur ». Son père, le général Hugo, était parmi ces traîtres. — Charles X exilé, Abel décoré par Louis-Philippe pour « services rendus par la plume », écrivit l’Histoire populaire de Napoléon (1853), elle lui valut les chauds compliments du prince Napoléon.

Abel joignait à cette remarquable souplesse de conduite, un esprit commercial, fécond en ressources. Il publia pour répondre aux engouements du public et pour satisfaire ses goûts, des études sur le théâtre Espagnol, une édition du Romancero, une brochure sur le Guano, sa valeur comme engrais, un guide perpétuel de Paris : Tout Paris pour 12 sous, un mémoire sur la période de Disette, qui menace la France, une Histoire de France illustrée ; il composa un vaudeville en collaboration avec Romieu ; il étudia L’Afrique au point de vue agricole, créa le Journal du Soir, inventa les publications illustrées, par livraison, etc. Abel était un habile industriel de lettres.

Mais ce à quoi on ne devait s’attendre, c’est de