Page:Lafargue - Pamphlets socialistes, 1900.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

philanthropes de la finance pour qu’ils les prêtent à nos patrons. Nous devons toujours mettre nos économies à la disposition de nos maîtres.


D. - Te permet-elle de toucher à ton épargne?


R. - Le moins souvent possible; elle nous recommande de ne pas insister quand l’État refuse de la rendre[1] et de nous résigner quand les philanthropes de la finance devançant nos demandes, nous annoncent que nos économies se sont dissipées en fumée.


D. - As-tu des droits politiques


R. - Le Capital m’accorde l’innocente distraction d’élire les législateurs qui forgent des lois pour nous punir; mais il nous défend de nous occuper de politique et d’écouter les socialistes.

    sent en France, mais que, sans doute, ses rédacteurs désireraient voir se généraliser dans les autres pays. Les sommes déposées dans les caisses d’épargne ont été employées à liquider la dette flottante, qui s’élevait à douze cents millions de francs; tous les ans les excédents des sorties sur les rentrées des caisses d’épargne servent, comme dit le catéchisme, à combler les déficits du budget. M. Beaulieu signalait le danger que présentait cette situation, l’État pourrait être mis en faillite par les déposants venant réclamer leur argent. Je ferai remarquer le caractère vraiment international du catéchisme capitaliste, qui formule les devoirs et les droits des prolétaires sans distinction de pays et de race.

  1. Le fait est arrivé déjà en 1848; les rédacteurs prévoient qu’il se répétera encore et veulent y préparer les ouvriers épargnistes.