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le style.

que l’oreille et l’esprit acceptent sans effort et qui sont vraiment typiques. Sarcey peut ajouter : « Molière écrit mal, dit M. Schérer. En tout cas, il n’écrit pas mal pour la scène. Car il y a, n’en déplaise à M. Schérer, un style de théâtre, et si l’on a le mouvement dramatique de la période, le relief de la phrase, le coloris du mot, une je ne sais quelle sonorité de langage qui entre par l’oreille jusqu’au cœur, on est, en dépit de toutes les constructions de phrases vicieuses, de tous les mots impropres, de toutes les métaphores incohérentes, de tous les termes surannés et bizarres, on est un écrivain de théâtre, et même un grand écrivain »… Déjà, dans sa préface du Père prodigue, Alexandre Dumas fils avait formulé, d’un ton plus tranchant, cet axiome d’expérience.