Page:Laffitte - Essai sur l’espèce bovine.djvu/14

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bœuf que nous avons déjà trouvé domestiqué par le peuple Aryas.

Les anciens Indiens, avons-nous dit, avaient un culte réel pour le bœuf ; ce culte marcha avec la civilisation. Les Égyptiens adoraient le dieu Apis sous la forme d’un bœuf ; à Memphis ce dieu avait des temples splendides ornés de colossales statues. La déesse Isis portait sur la tête des cornes de vache, comme plus tard Io chez les Grecs ; à toutes deux on immolait des bœufs qui leur étaient consacrés.

Dans toutes les contrées où l’agriculture florissait, le bœuf fut considéré comme le serviteur le plus utile à l’homme, et les lois civiles et religieuses l’ont souvent pris sous leur sauvegarde. La richesse des anciennes peuplades nomades, de celles qui dans la suite firent des incursions périodiques dans l’Europe, consistait dans le nombre des troupeaux composés surtout de bœufs ; il n’y a que les Mongols qui aient accordé la préférence à l’espèce chevaline.

Quelques naturalistes avaient émis l’opinion que toutes nos races bovines n’appartiennent pas à la même espèce animale ; d’après Brehm et Fitzinger les races bovines appartiendraient à sept espèces différentes, savoir : le Zébu, le bœuf à bosse d’Afrique, le bœuf des Alpes, le bœuf des vallées, le bœuf de la Marche, le bœuf des steppes et le bœuf d’Écosse. D’après eux, l’Asie ne serait donc pas le point de départ de nos races bovines actuelles.

Buffon, partant de l’idée que nos animaux domestiques trouvent leur souche dans les animaux sauvages, croyait avoir trouvé la véritable origine du bœuf dans le bison qu’il confondait avec l’aurochs. Mais le bison a quatorze vertèbres dorsales et autant de paires de côtes, tandis qu’il