Page:Laffitte - Essai sur l’espèce bovine.djvu/16

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l’original de notre bœuf domestique ; tous ses ossements se rapportent assez bien à la constitution ostéologique de nos bœufs actuels.

L’urus, dont on ne retrouve plus de représentant vivant, a longtemps habité nos contrées alors très-boisées. Il avait treize côtes comme nos boeufs. Jules César parle dans ses Commentaires (VI, c. xxviii), « d’une espèce d’animaux propres à la forêt Hercynienne qui n’étaient pas beaucoup moindres que les éléphants ; ils ont, dit-il, l’apparence, la couleur et la forme du taureau, mais en diffèrent par la grandeur et la figure des cornes ; on en recherche les cornes, on en garnit les bords d’argent et l’on en fait des vases pour les repas les plus magnifiques. » Sénèque et Pline ont inscrit l’urus comme habitant de la Germanie. Les Niebelungen en parlent et le distinguent nettement du bison ou aurochs que les chevaliers combattaient à la chasse ; on le chassait encore au quinzième siècle dans les forêts de la Pologne et de l’Angleterre. Il a dû se retirer comme l’aurochs devant la civilisation ; tout au plus peut-on admettre que le bœuf d’Écosse en est une souche réduite. On ne trouve plus aujourd’hui que les restes presque fossiles du squelette, et cela particulièrement dans les terrains lacustres, là où l’on trouve les traces des populations celtiques qui, il y a de longs siècles, habitaient nos contrées ; on en trouve des traces évidentes dans les monuments de cette époque préhistorique. Dans ces habitations lacustres, on constate les premières traces très-intéressantes de la civilisation ; tandis que dans les habitations du Danemark on ne reconnaît qu’un seul animal domestique, le chien, on trouve déjà le bœuf et le porc dans les constructions sur les bords des lacs de la Suisse. Les bêtes bovines ainsi retrouvées