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Page:Laffitte - Le grand malaise des sociétés modernes et son unique remède.djvu/153

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La possession du sol par l’État rend aux villes toute leur souplesse, leur permet de s’adapter à tous les besoins nouveaux, à toutes les nécessités de la civilisation en marche.

UN PÉRIL DE LA BANQUEROUTE

La propriété perpétuelle et privée présente pour les pays à change bas un danger réel par la tentation qu’elle offre aux étrangers d’acheter de la terre à vil prix. Au jour où elle se réveillera de sa banqueroute, l’Autriche constatera peut-être avec stupeur que tout son sol appartient à des étrangers. Chez nous, après l’armistice, de grandes propriétés du Midi ont été acquises par des Suisses, des Anglais et des Américains.

M. Léon Escoffier, député du Nord, s’étonnait naguère que des actions de sociétés minières de son département, cotées 1.500 francs quand on extrayait du charbon, étaient montées à 2.500 et 3.000 francs, alors que les puits sont en partie anéantis et qu’on ne pourra extraire du charbon avant de longues années. Cherchant les raisons de ce phénomène, il les trouvait notamment dans le fait que des neutres, et même des alliés favorisés, achètent, à la faveur d’un change avantageux, ces actions de mines qui leur permettront, dans un ave-

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