Page:Lafon - L’Élève Gilles, 1912.pdf/233

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


L’Août passa comme un songe lumineux et paisible, et le tendre Septembre occupa la campagne. Il offrait tous les fruits et des fleurs encore pour faire oublier sa naissante mélancolie ; mais les soirs déjà courts, les matinées plus fraîches, je ne sais quoi d’automnal dans le ciel, l’air, les présents mêmes qu’il apportait, disaient la secrète blessure de l’année ; et la moitié de mes vacances s’achevait. Les jours qui me séparaient de la rentrée allaient tomber un à un, tels des défenseurs inutiles ; Octobre viendrait les couvrir de ses feuilles et me reprendre à La Grangère que je m’attristais déjà de quitter.

Les raisins gonflés de la treille attiraient les guêpes qui s’y engluaient avidement, et