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une « Chasse à l’Homme » inspirée de ses livres d’aventures. Les Grands qui ne jouaient pas s’accoudaient à la barrière, et cherchaient à nous parler malgré la défense sévèrement faite ; leur maître qui obtenait la paix en la leur donnant le plus possible, ne paraissait pas les voir, mais M. Laurin empêchait de notre côté ces conversations par-dessus l’allée, et groupait autour de lui en causant ceux qu’il trouvait le long de la balustrade. Les Grands le surnommèrent « Socrate » ; un long manteau qu’il portait habituellement rejeté sur l’épaule avait peut-être contribué à cela. Videux qui marchait la poitrine rentrée, et qui était blême avec un nez camard, le traita même de Jésuite, et Bereng écrivit ce nom dans le sable à l’endroit où devait passer M. Laurin. Cependant, les soirs devenaient tendres, un acacia presque étouffé par les ormeaux commençait à se fleurir de grappes blanches.