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l’autel. Ma tante revint, le regard sur ses mains qu’elle tenait entrelacées, la face parée d’une grande sérénité. Segonde parut après, les mains jointes à plat devant elle, la figure inclinée sous la mousseline blanche ; toutes deux s’absorbèrent dans la méditation.

Discrètement, avec un signe de croix rapide et l’esquisse d’une génuflexion, on commençait de partir, mais l’orgue préluda et, sur un rythme d’allégresse pastorale, le cantique final jaillit :

Il est né le divin Enfant,
Jouez hautbois, résonnez musettes…

Les fidèles, en foule et debout, chantaient, et toutes les bouches, formées à ce chœur ancien, semblaient n’avoir qu’une voix emplissant l’église, et qui devait s’entendre, au delà, dans les campagnes silencieuses, sur qui les cloches se reprenaient à sonner.

Une étable est son logement,
Un peu de paille sa couchette,
...........
Il est né le divin Enfant…