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fut achetée, toute pleine d’objets de toilette qu’il fallut aussi numéroter. Pour la première fois, je me sentais en possession d’un bien propre que l’on séparait, pour qu’il me suivît, des biens communs de la maison.

Avec quelques bonbons, ma mère m’avait porté un livre de Jules Verne que je me mis à lire sur le champ, pris de la crainte de ne le pouvoir finir avant la rentrée. L’état d’esprit dans lequel je me trouvais me rendait infiniment propre à partager l’émotion des héros, à frémir de leurs aventures, et les prodigieux événements rapportés par l’auteur restèrent longtemps mêlés, dans ma mémoire, au sentiment venu de ces derniers jours de l’année qui s’achevait avec ma liberté.