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MURILLO.

l’humble et laconique inscription : « Vive moriturus » que l’on peut traduire : « Tout ce qui vit mourra », ou peut-être encore : « Vis en pensant que tu mourras. »

L’inscription et le squelette ont-ils été placés à l’intention du maître ? La plaque de marbre était-elle déjà là avant la mort du peintre ? On n’en sait absolument rien. Ce qui semble probable, c’est que Murillo avait dû exprimer le désir d’être inhumé dans cette chapelle où se trouvait la Descente de Croix du peintre flamand, Pedro Campana, pour laquelle il témoigna une admiration particulière. Toutes les fois qu’il passait à proximité de ce sanctuaire, il ne manquait jamais d’y entrer et de se précipiter à genoux devant son tableau de prédilection. On raconte qu’un jour qu’il semblait encore plus en extase que d’ordinaire, un des desservants de l’église, lui frappant sur l’épaule, lui demanda ce qui le retenait ainsi prosterné : « J’attends », répondit-il, « qu’ils achèvent de descendre de la croix le divin seigneur. »

Depuis bientôt un siècle, l’église Sta Cruz n’existe plus ; menaçant ruines, elle fut démolie pendant l’occupation française. On tenta vainement de retrouver les restes du maître, il fut impossible de les reconstituer au milieu des ossements épars dans les caveaux de la chapelle où ils avaient été déposés (1).

(1) Voici l’acte de décès de Murillo relevé sur les registres paroissiaux do Sia Cruz.

« Le 4 avril 1682 fut enterré dans l’église de S^a Cruz, le corps de Bartolomé Murillo, maître insigne dans l’art de la peinture, veuf de