Page:Laforgue - Œuvres complètes, t1, 1922.djvu/195

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Je possède un propre physique,
Un cœur d’enfant bien élevé,
Et pour un cerveau magnifique
Le mien n’est pas mal, vous savez.

Eh bien, ayant pleuré l’Histoire,
J’ai voulu vivre un brin heureux ;
C’était trop demander, faut croire ;
J’avais l’air de parler hébreux.

Ah ! tiens, mon cœur, de grâce, laisse
Lorsque j’y songe, en vérité,
J’en ai des sueurs de faiblesse,
À choir dans la malpropreté.

Le cœur me piaffe de génie
Éperdument pourtant, mon Dieu !
Et si quelqu’une veut ma vie,
Moi je ne demande pas mieux !

Eh va, pauvre âme véhémente !
Plonge, être, en leurs Jourdains blasés,
Deux frictions de vie courante
T’auront bien vite exorcisé.