Page:Laforgue - Œuvres complètes, t1, 1922.djvu/198

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Et voilà que mon Âme est tout hallucinée !
Mais s’abat, sans avoir fixé sa destinée.

Ah ! que de soirs de mai pareils à celui-ci,
Que la vie est égale ; et le cœur endurci !

Je me sens fou d’un tas de petites misères.
Mais maintenant, je sais ce qu’il me reste à faire.

Qui m’a jamais rêvé ? Je voudrais le savoir !
Elles vous sourient avec âme, et puis bonsoir,

Ni vu ni connu. Et les voilà qui rebrodent
Le canevas ingrat de leur âme à la mode ;

Fraîches à tous, et puis reprenant leur air sec
Pour les christs déclassés et autres gens suspects

Et pourtant, le béni grand bol de lait de ferme
Que me serait un baiser sur sa bouche ferme !

Je ne veux accuser personne, bien qu’on eût
Pu, ce me semble, mon bon cœur étant connu…