Page:Laforgue - Œuvres complètes, t1, 1922.djvu/41

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Puis les vastes poissons, reptiles, crustacés
Râclant les pins géants de leurs dos cuirassés.

Puis la plainte des bois, la nuit, sous les rafales,
Les fauves, les oiseaux, le cri-cri des cigales.

Enfin paraît un jour, grêle, blême d’effroi,
L’homme au front vers l’azur, le grand maudit, le roi.

Il voit le mal de tout, sans but ! La litanie
Des siècles, vers les cieux…





La femme hurle aux nuits, se tord et mord ses draps
Pour pondre des enfants vils, malheureux, ingrats.

La moitié meurt avant un an, dans la misère,
Sans compter les mort-nés bons à cacher sous terre.

L’homme, les fleurs, les nids, tout sans trêve travaille,
Car la vie à chaque heure est une âpre bataille.