Page:Laforgue - Œuvres complètes, t1, 1922.djvu/55

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Nimbés de rubis, de topaze,
Diaphanes et fulgurants,
Les Anges que l’Éternel embrase,
Vêtus d’ineffable et d’extase,
Vont, m’emportent dans leurs torrents !

Gloire ! Douleur ! Douleur encore !
Et devant les Élus des Cieux,
Dont l’âme en montant s’évapore,
Les portes d’azur et d’aurore
Volent sur leurs gonds furieux !

Alleluia ! Douceur ! Faiblesse !
Spasme céleste et sans retour !
Puissants ouragans d’allégresse,
Faites s’enlacer sans cesse
Les soleils parfumés d’amour !

Et le grand Sanglot des choses
Roule sans fin répercuté,
À travers les apothéoses
Des sphères fraîchement écloses
Aux échos de l’Éternité.