pénombre sulfureuse ; l’autre, son père, bardé d’une belle armure neuve, l’œil coquin et faunesque, feu son père le roi Horwendill, irrégulièrement décédé en état de péché mortel et dont Dieu ait l’âme selon sa miséricorde bien connue. Sur une table, dans le jour d’insomnie des vitres jaunes, un laboratoire d’aquafortiste irrémédiablement rongé de sales oisivetés. Un fumier de livres, un petit orgue, une glace en pied, une chaise longue, et un buffet à secret (il a peur d’être empoisonné, depuis le louche décès de son père). Dans la chambre à coucher, près du lit, un gothique édicule en fer forgé d’où un jeu de clefs peut faire surgir deux statuettes de cire, Gerutha, mère de Hamlet, et son mari d’aujourd’hui, l’usurpateur adultère et fratricide Fengo, tous deux modelés d’un pouce plein de verve vengeresse et le cœur puérilement percé d’une aiguille, la belle avance ! Au fond de l’alcôve, un appareil à douches, hélas !
De noir vêtu, la petite épée au côté, coiffé de son sombrero de noctambule, Hamlet, accoudé à la fenêtre, regarde le Sund, le large et laborieux Sund coulant son train ordinaire de flots quelconques, attendant le vent et l’heure de batifoler magistralement avec les pauvres barques des