Aller au contenu

Page:Laforgue - Œuvres complètes, t4, 1925.djvu/124

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
108
ŒUVRES DE JULES LAFORGUE

gloire ? Pourquoi n’êtes-vous pas passé par Berlin en allant à Bruxelles voir Hérodiade[1] ?

Ah ! vous savez que je connais Hérodiade maintenant. J’ai ici deux amis[2]. L’un est violoniste (il avait un article dans le dernier supplément du Figaro et jouera vendredi devant l’Impératrice) et son frère est pianiste. Ils ont déchiffré et chanté toute la partition. N’est-ce pas agréable ? Je crois que nous aurons bientôt Saint-Saëns. J’ai fait aussi la connaissance du petit Dangrémont et de son père. Passé plusieurs heures ensemble. Des mœurs bien curieuses. Pris des notes.

Et le ministère qui est tombé ! Hier j’ai expliqué de mon mieux à l’Impératrice ce que c’était que le scrutin de liste… Maintenant les lectures marchent bien ; deux par jour. Jamais l’Impératrice n’avait tant lu. Elle a dit à la comtesse Hacke que je lui plaisais de plus en plus. Et en me le répétant la comtesse Hacke n’en était pas encore revenue, car il paraît que l’Impératrice n’est pas prodigue sur ce point.

Le matin nous faisons des exercices de style et comme sa main est trop faible pour écrire elle me

  1. L’opéra de Massenet, dont on venait de donner la première représentation au théâtre de la Monnaie à Bruxelles.
  2. Les deux frères Ysaye.