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IX
INTRODUCTION

le 16 août 1860, puis neuf à Tarbes, où, en compagnie de son frère aîné, Émile, il a fait ses études au lycée, de 1869 à 1876. Sa mère est morte en 1877, à Paris, peu après qu’elle était venue s’y installer avec son mari et ses onze enfants. Le chagrin de cette perte a miné profondément la santé de M. Laforgue père : ne s’abusant probablement pas sur son état, il a décidé de retourner à Tarbes, berceau de sa famille, où ses enfants, dont l’aînée n’a pas vingt ans, pourront du moins trouver auprès de leurs cousins aide et protection, s’il venait à disparaître. Emmenant neuf de ses enfants, le père n’a laissé derrière lui que les deux aînés : Émile, qui fait son service militaire, et Jules, qui vient d’être engagé comme secrétaire par Charles Ephrussi, critique et amateur d’art. C’est la première fois depuis sa sortie du lycée que Jules Laforgue se trouve seul, privé de l’atmosphère familiale et surtout des entretiens avec cette sœur qui est la confidente de ses goûts, de ses essais, de ses espoirs.

Trois mois plus tard, sur la recommandation de Charles Ephrussi et de M. Paul Bourget, Jules Laforgue était agréé comme lecteur français de l’impératrice Augusta. Il occupa ce poste du 30 novembre 1881 au 8 septembre 1886, suivant la Cour à Berlin et dans des villégiatures régulières ou occasionnelles : Bade, Coblentz, Babelsberg,