Il fait triste ici, il neigeotte et le Rhin est toujours plat comme une sole et par conséquent peu encombré de bateaux.
J’espère pour vous (êtes-vous mélomane ?) qu’on va réformer ce pauvre Opéra. Ah ! si on faisait un pont d’or, sans cahier des charges, à Lamoureux ! Vous souvenez-vous des articles de Weiss sur l’Opéra de Francfort-sur-le-Mein ?
Mais non, vous serez encore longtemps abandonné, à Guillaume Tell, au Prophète, à Robert le Diable. Et moi j’entendrai bientôt encore la Walküre.
Je verrai aussi en arrivant le numéro de décembre de la Gazette. Y avez-vous quelque chose ?
L’auteur de l’article sur les Affiches [1] est-il aussi l’auteur de la Velléda qui est au Luxembourg ?
À bientôt, c’est-à-dire à une prochaine lettre, car en voici encore pour dix mois loin de Paris. Mais qui sait ce qui adviendra ?
Une poignée de main à M. votre frère. Mes bien respectueuses salutations à Madame votre Mère.
Votre dévoué
P.-S. — Que je vous dise, seulement pour mé-
- ↑ Ernest Maindron, Les Affiches illustrées, Paris, Launette, 1886, in-4. Cet écrivain n’avait rien de commun avec le sculpteur Hippolyte Maindron, auteur de la Velléda.